Le syndrome de Morton

Définition

Thomas Morton a décrit ce syndrome en 1876.

Ce syndrome douloureux d’avant-pied très fréquent, avec une atteinte souvent féminine (80% des cas). Il s’agit de la compression ou de "l’irritation" du nerf digital plantaire dans un espace intermétatarsien (souvent entre les 3e et 4e orteils). Le diagnostic est avant-tout clinique, le traitement médical, puis chirurgical en cas d’échec.

Les signes cliniques

Le maître symptôme est la douleur. Elle siège typiquement entre les 3e et 4e orteils, plus rarement entre les 2e et 3e orteils et exceptionnellement ailleurs.

Les signes cliniques sont :

  • la douleur paroxystique intense à la marche prolongée
  • les chaussures trop étroites inadaptées
  • le patient doit s’arrêter de marcher, enlever sa chaussure, masser et mobiliser ses orteils
  • Signe de la "Sonnette" révèle par la pression de la partie antérieure de l’espace entre le capiton et les métatarsiens une douleur fulgurante.
  • Signe de "Lasègue" révèle une vive douleur à l’extension de l’articulation métatarso-phalangienne.
  • Signe sensitif particulier d’hypoesthésie des faces latérales des orteils concernés.

Les examens complémentaires

Les examens sont inutiles dans les formes typiques où le diagnostic reste clinique. La radiographie confirme juste les troubles morphologiques d’avant-pied. En cas de doute, l’échographie et l’IRM montrent l’atteinte du nerf et le siège de l’inflammation.

Le traitement

Le traitement est avant tout médical et repose sur l’importance de la gêne.

La mise en oeuvre de semelles fonctionnelles munies d’éléments spécifiques en corrélation avec les observations cliniques vont permettre de soulager considérablement le patient. Le podologue utilise des éléments du premier rayon, des éléments de correction du varus d’avant-pied et/ou des pelotes pour écarter les métatarsiens.
Les massages, le stretching aident à décontracturer le pied.

L’infiltration de corticoïdes dans l’espace douloureux apporte un soulagement inconstant mais qui peut être durable, et qui a donc le mérite d’être essayé avant toute discussion chirurgicale.

En cas d’échec, la chirurgie propose alors l’ablation du névrome par voie dorsale.