La tendinite d’Achille

Un homme de 37 ans consulte pour des douleurs de tendon d’Achille à droite. Cette douleur est apparue il y a 1 an. Elle est gênante à la marche de tous les jours et handicapante pour la pratique sportive, à savoir le squash (1x/mois), tennis (1x/sem) et le golf (1-2x/sem). Le patient dit beaucoup jouer au golf ces derniers temps. Son classement est handicap 13. Dans les antécédents médicaux, on ne retrouve qu’une microdéchirure du mollet gauche. Le patient s’est jusqu’à ce jour soigné par gel et patch anti-inflammatoire mais répond à ce traitement par des allergies cutanées locales.

Examen complémentaire

A l’échographie, l’examen est comparatif. Il démontre un épaississement fusiforme du tendon d’Achille droit (7,4 mm pour 5mm à gauche) étendu sur une longueur de 28 mm et s’arrêtant à 15 mm de l’insertion calcanéenne. Aucune vacuole hyaline n’est décelée. L’organisation fibrillaire est conservée. Aucune re-vascularisation n’est décelée. Il n’y a ni rupture ni désinsertion. La gaine tendineuse n’est pas épaissie et ne contient pas d’épanchement.
Conclusion : Tendinopathie Achiléenne droite sans vacuole hyaline

Examen clinique

Le patient se plaint de douleurs au pincement du tendon d’achille droit et à la flexion dorsale passive et active de la cheville droite.

L’examen biométrique et musculaire montre une légère raideur des muscles ischios (80°), une hypertonie des muscles rotateurs internes de hanche (20° en rotation externe de hanche). On note également un manque de mobilité des premiers rayons et de l’articulation métatarso-phalangienne (25° gche/30° dte en FD). La relation avant-pied/arrière-pied est de 3° valgus à gauche et de 2° valgus à droite.

Examen sur plate-forme de force

L’examen montre un type de pied « normal » et une antériorisation des appuis avec hyperappuis sous TMT5 bilatéralement. La répartition des appuis gche/dte est bonne (50,2% gche/49,8% dte). La position calcanéenne en station debout est de 1° varus à gauche et 0° à droite On note un varum de genoux de 2cm.

Examen de la marche

Gauche Droite
Contact talon Inversé Inversé
Midstance  Droit Droit
Amortissement Insuffisant Insuffisant
Propulsion Inversé Inversé
Angle de pas Normal Normal
Premier rayon Actif Actif

Traitement

Le traitement d’une tendinite d’Achille encourage la pluridisciplinarité. Dans un premier temps et suivant l’intensité de l’atteinte, le traitement doit associer le repos sportif ou la modulation des activités sportives. Le traitement podologique repose sur la réalisation d’une paire de semelles fonctionnelles. Les semelles traitent la tendinite par trois techniques :

  • La stabilisation de l’arrière-pied.
  • La surélévation du talon afin de détendre au maximum le tendon d’Achille.
  • L’utilisation d’un matériau de faible densité (amortissant) posé sous les talons afin d’absorber les ondes de chocs générées par les forces réactionnelles du sol.

Le podologue conseillera encore le patient sur le type de chaussure à porter. Dans les formes aiguës invalidantes, le traitement médical repose sur la prescription d’anti-inflammatoires par voie orale ou locale (gel, patch). Suivant le degré d’inflammation du tendon, la kinésithérapie propose différentes techniques :

  • la cryothérapie gazeuse.
  • MTP (Massage Transverse Profond).
  • la technique du crochetage.
  • la thérapie par onde de choc.
  • travail d’amplitude articulaire dans les raideurs, étirements posturaux reprogrammation neuromusculaire.

L’aponévrosite plantaire

L’aponévrosite plantaire est une talalgie plantaire résultant de l’inflammation de l’aponévrose plantaire.

Sur le plan anatomique, l’aponévrose plantaire, également appelée fascia plantaire, est une cloison fibreuse triangulaire qui engaine les muscles de la plante du pied et trouve son insertion proximale sur l’os du talon (l’os calcaneum) et s’étend jusqu’à la base des phalanges proximales des orteils.

Sur le plan épidémiologique, cette atteinte atteint deux femmes pour un homme.

La douleur

La douleur est surtout de type mécanique, c’est-à-dire calmée par le repos et accentuée par la marche ou la course. Elle peut se manifester la nuit ainsi qu’au lever ou à la reprise d’appui après repos prolongé. La douleur siège à hauteur de son insertion sur l’os du talon mais il n’est pas rare que la douleur s’étende plus en avant sous le pied. Dans certains cas, la douleur est très vive et est alors plus connue sous le nom d’épine calcanéenne. Dans ce cas de figure, la douleur donne l’impression d’un clou qui s’enfonce dans le talon.

L’étiologie

L’aponévrosite plantaire est généralement causée par un trouble statique des pieds associés, valgus ou varus calcanéen. Le pied plat est responsable de talalgies par hyperpronation alors que le pied creux s’accompagne d’un raccourcissement du système suro-achilléo-calcanéo-plantaire. Par exemple, des pieds creux chez un sportif dont l’arche plantaire est particulièrement arqué, et dont il manque de souplesse dans la cheville, sont les plus à risque.
L’avant-pied valgus et l’insuffisance du premier rayon (gros orteil + 1er métatarsien) font aussi parties des déséquilibres podaux responsables de l’apparition des premiers signes d’inflammation de l’aponévrose plantaire.
Parmi les facteurs favorisants, l’obésité et la surcharge sportive sont souvent en cause.

Les examens complémentaires

L’IRM (Imagerie par résonance magnétique) et l’échographie sont enfin indispensables pour le diagnostic d’une aponévrosite plantaire. Ensuite, la radiographie est nécessaire pour éliminer la présence d’une épine calcanéenne. Il faut savoir que l’aponévrosite plantaire n’est pas systématiquement associée à une épine calcanéenne.

Le traitement

Le traitement en podologie consiste en la réalisation d’une paire de semelles sur mesure qui a pour action principale de « détordre » le pied évitant ainsi la distension et l’étirement des parties molles. Sur base des données récoltées à l’examen clinique (pieds plats, pieds creux), il faut associer à la conception des semelles, des éléments de plus ou moins grandes densités (talonnette de correction ou de décharge, anneau talonnier, etc). Il faudra encore se pencher sur les facteurs favorisants à savoir l’obésité et la surcharge sportive et éviter temporairement toute marche prolongée.